LES CONSEQUENCES SOCIALES DE L'EMIGRATION AU LIBAN*
Ali FAOUR**
Etudier le problème de l'émigration au Liban nécessite une méthodologie particulière, qui tienne compte à la fois des phases successives de l'histoire du Liban et des changements intérieurs qui les ont accompagnées. L'objectif est d'asseoir une telle étude sur des fondements solides afin de pouvoir comprendre les raisons et la portée des déplacements de la population, en général, et de ceux des forces actives en particulier.
Les différentes phases par lesquelles est passée l'émigration libanaise constituent des "stations" qui permettent de suivre ces déplacements ainsi que les facteurs qui les ont déterminés. D'une manière globale, on en distingue deux principaux:
- Les guerres intestines: on constate que les vagues de la grande émigration correspondent à des périodes de conflits internes: pour fuir le danger, la population est forcée de s'exiler.
- Les raisons économiques: on quitte le pays pour chercher du travail à l'étranger. Dans ce cas, l'émigration des forces actives est liée au marasme économique endémique, à la propagation du chômage et, en ce qui concerne la main-d'œuvre qualifiée, à une demande intense et à des offres séduisantes de la part des pays arabes producteurs de pétrole.
* Ce texte est une partie d'une communication présentée par l'auteur à la conférence internationale organisée par l'E.S.C.W.A. (Commission Economique et Sociale de l'Asie Occidentale) à Amman, du 4 au 9 décembre 1989, sur les conséquences démographiques, sociales et économiques de l'émigration internationale dans le monde arabe.
** Professeur à l'Université Libanaise.